"Lots of Love" n'est pas le plus connu des albums de Roy Ayers, il ne contient aucun de ses grands classiques et n'a même pas été enregistré dans les années 70 ! C'est pourtant l'un de ses disques les plus passionnants.
Sorti en 1983 sur le propre label du vibraphoniste (Uno Melodic) "Lots of Love" synthétise toutes les expériences de Roy Ayers et toutes les révolutions qui agitent alors la black music, à commencer par le rap qui est en train de prendre clairement le pouvoir. A tel point qu'un MC hyper old-school s'invite sur une partie du premier titre, "Black Family", et pose sa voix sur une rythmique afrobeat (à cette époque Roy Ayers est encore profondément marqué par sa rencontre avec Fela, quelques années plus tôt). 83, c'est aussi l'âge d'or des boîtes à rythmes, des synthés, des gros sons de basses et des voix de robots. Utilisés par le vibraphoniste, ça donne des pièces imparables de boogie funk, comme "Fast Money" ou "Drive". D'autres chansons, "DC City" et "Everybody", rappellent les années fastes de Roy Ayers chez Polydor. Il se paie même le luxe de signer une véritable bombe sonore qui influencera la scène deep house : "Chicago", un morceau sombre, profond et répétitif.
Grâce aux Anglais d'Universal Sound, "Lots of Love" est à nouveau disponible en LP et CD. Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, le label réédite au même moment deux autres productions du grand Roy :"Eighties Ladies" et "Give Me Your Love" de Sylvia Striplin. Ou la preuve par trois que le début des 80's a été l'une des périodes les plus inspirées du musicien.
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