lundi 31 janvier 2011

BOBBY HUTCHERSON - NTU

Que disait Al Green déjà ? Ah ouais, "simply beautiful". Rien à ajouter, si ce n'est que NTU a été enregistré en 1975 et qu'il figure sur l'album Linger Lane.



"Simply beautiful" used to say Al Green. Nothing to add, except that NTU has been recorded in 1975 for the album Linger Lane.

dimanche 16 janvier 2011

BUDDY SATIVA - DEUS EX MACHINA


A mon avis, c'est plutôt aux rayons hip-hop ou électro que vous trouverez le premier album de Buddy Sativa. "Deus Ex Machina" est pourtant une pure merveille jazz imaginée, conçue et entièrement interprétée par ce beatmaker parisien, proche d'Onra et qui décline une musique tour à tour cosmique, méditative et tournée vers l'Afrique. Ca vient de sortir chez Favorite Recordings et ça tourne en boucle dans mon salon.



According to me, you'll find the first album of Buddy Sativa in the hip hop or the electro department. And yet, "Deus Ex Machina" is a pure jazz gem created from A to Z by this parisian beatmaker, who is close to Onra. The music is alternately cosmic, meditative and Africa oriented. It has just been released on Favorite Recordings and I can't stop listening to it.

mercredi 12 janvier 2011

RAPHAEL ' STOP, LOOK, LISTEN' (HS new reissue, out feb 2011)


Les discophiles acharnés qui écument quotidiennement les magasins de disques et les sites internet connaissent ce sentiment exaltant de la découverte d’un graal au hasard de leurs recherches, un disque souvent oublié ou inconnu de la communauté musicale et qui pourtant correspond parfaitement à leur paysage musical intérieur. Cette expérience quasi mystique se déploie à la première écoute du disque et à la lecture attentive de la pochette pour constituer un moment amoureux qui justifie les longues heures passées sans succès dans une quête qui les accaparent souvent au détriment de toute obligation sociale.

C’est ce rare sentiment que j’ai éprouvé en découvrant l’album de Raphael ‘stop, look , listen’ au milieu des années 90 à Paris. Quinze ans plus tard la magie de ce disque résiste encore aux nombreuses écoutes et nourrit toujours mon âme comme peu d’albums. Mais pour autant, le mystère qui entoure sa conception et son auteur, Raphael, perdure.

La recherche, pour cette réédition, du producteur originel, le bruxellois Pierre Pletinckx s’avèra malheureusement trop tardive. Cet activiste du jazz qui produisit de nombreux albums sur différents labels est décédé au début des années 2000 et sa veuve, malgré toute sa bonne volonté, n'a pu trouver d’information sur ce pianiste énigmatique dont 'stop, look, listen' est le seul album connu. D’après les notes de la pochette originelle et les maigres informations glanées, le pianiste et compositeur, Phil Raphael, est né à New York en 1930 et participa à l’intense vie musicale de la capitale du bop dans les années 50, jouant occasionnellement avec Charlie Parker où le saxophoniste John Eardley. Le seul enregistrement qui porte trace de cette activité est une session qu’il enregistra en accompagnement du mythique trompettiste Red Rodney pour le label Prestige en 1951.

Phil Raphael jouera aussi selon les notes de pochette dans les big bands de Tommy Dorsey et Stan Kenton , mais sans y laissé de trace enregistré, et s’établira un temps à Las Vegas. Le moment de son apparition sur la scène belge comme sa disparition du milieu musical bruxellois reste inconnu mais pendant les années 70, il joua au club Pol’s où son épouse travaillait comme vestiairiste.

La session d’enregistrement de ‘Stop look listen’ se déroula le 3 juin 1972 et, si la personnalité et l’histoire du leader sont mystérieuses, ses accompagnateurs belges sont des figures de la scène bruxelloise. Le batteur Robert Pernet, le vibraphoniste et percussioniste Johnny Perret où le contrebassiste Paul Dubois jouèrent et enregistrèrent avec Toots Thielemans, Bobby Jaspar et de nombreux autres pendant une trentaine d'années. Malheureusement Paul Dubois, seul membre de la section rythmique encore en vie et qui ne joua avec le pianiste que lors de cette session n’a plus de souvenir de Raphael où de la chanteuse lyrique Rose Thompson qui illumine les arrangements de son chant lyrique.

Mais, le cœur du mystère entourant cet album, plus encore que les conditions de sa naissance, est la nature magique des compositions enregistrées. Raphael réussit au sein de chaque morceau à créer une alchimie unique, un assemblage harmonieux de styles musicaux a priori très différents, be-bop, chant lyrique, free jazz , rock. Si les tentatives de fusion furent nombreuses à cette époque, le lyrisme et la poésie de cette oeuvre n'ont pas d'équivalents. Stop, look, listen ..





Record lovers who spend their time trawling record shops and websites are familiar with that ecstatic feeling of stumbling accidentally upon a treasure: a record forgotten or unknown to the musical community but perfectly matched to their inner musical landscape. This near-mystical experience then further unfolds as a first listen to the album and a careful read of the liner notes combine to form a passionate moment that justifies the long hours spent in a vain and obsessive quest to the exclusion of all social obligations.

This was the rare sensation I felt on discovering Raphael’s album ‘Stop, Look, Listen’ in the mid-nineties in Paris. Fifteen years later, repeated listening has in no way diminished the record’s magic and it still nourishes my soul like few other albums do. Still, the mystery surrounding the origins of this album and its creator, Raphael, lingers on.

I was too late, unfortunately, to find the original Brussels-born producer, Pierre Pletinckx, for this re-edition. This militant jazzman, who produced a great number of albums for various different labels, passed away in the early 2000s and his widow, despite her willingness, was unable to turn up any information about the enigmatic pianist, whose sole album was ‘Stop, Look, Listen’. According to the original liner notes and the meagre details I could glean, the pianist and composer Phil Raphael was born in New York in 1930 and an active member of the capital of bop’s music scene during the 1950s, occasionally playing with Charlie Parker and saxophonist John Eardley. The only recorded trace of his activities is a session he did with the legendary trumpet player Red Rodney for the Prestige label in 1951.

According to the liner notes, Phil Raphael also played in Tommy Dorsey and Stan Kenton’s big bands – although there is no recorded proof of this – and moved to Las Vegas for a while. It is unknown exactly when he appeared on the Belgian scene, nor when he disappeared from the musical life of Brussels, but he did play at the Pol’s club where his wife worked as a cloakroom assistant during the 1970s.

The recording session for ‘Stop, Look, Listen’ took place on 3rd June 1972 and although the character and story of the leader remain a mystery, his Belgian accompanists were well-known figures on the Brussels scene. Drummer Robert Pernet, vibraphone player and percussionist Johnny Perret and double bass player Paul Dubois played and recorded with Toots Thielemans, Bobby Jaspar and many others for thirty years or so. Unfortunately, Paul Dubois, the only surviving member of the rhythm section, who played just this once with the pianist, has no memory of Raphael or of the opera singer Rose Thompson, whose voice lights up the arrangements.

However, the real mystery surrounding this album - even more than the circumstances in which it came into existence - is the magical nature of the compositions. Raphael manages to create a unique alchemy on every track, a harmonious blend of very different musical styles: be-bop, opera, free jazz, and rock. Many musicians tried their hand at fusion around that time, but this album is unequalled in its lyrical, poetic chemistry. Stop, look, listen…


lundi 10 janvier 2011

WILLIE WRIGHT - LADY OF THE YEAR




















Ce début d'année semble lancé sur les voies de la réédition et ce n'est pas moi qui vais faire dérailler le train. Après avoir frappé très fort avec le coffret consacré à l'immense Syl Johnson, le label Numero Group propose pour janvier "Telling The Truth" de Willie Wright.
Sorti en 1977, l'album de ce chanteur originaire de Boston est à des lieux du disco dominant de l'époque. La pochette contient d'ailleurs un avertissement en guise de préambule:
"This is not a disco record. It's designed for ADULTS of the world. TEENAGERS, this album may be too lyrically heavy for you, especially if you're into fast music. YOU WILL, however, enjoy this record if you're into GUITARS!"
Il est vrai que sa soul teintée de folk lorgne davantage vers Jon Lucien, Terry Callier voire Nick Drake. Pas de quoi attraper des sueurs sur la piste: tout au plus en remettant une bûche au feu.

Willie Wright - Lady Of The Year
tilidom file storage

On Heavenly Sweetness' blog, reissue are on top these days.
You surely know how dope is the box "Complete Mythology" about the great Syl Johnson.
Numero Group is back this month with another one. Released in 1977, "Telling The Truth" by Willie Wright is very far from disco music. It even contains the following warning:
"This is not a disco record. It's designed for ADULTS of the world. TEENAGERS, this album may be too lyrically heavy for you, especially if you're into fast music. YOU WILL, however, enjoy this record if you're into GUITARS!"
That's true. His music reminds me more of Jon Lucien, Terry Callier or Nick Drake than Sylvester. You won't sweat while listening. Altough you're putting too much log in the fireplace.

dimanche 9 janvier 2011

THE AFRO-SOULTET - AFRODESIA


En plus de l'incroyable compile Groove Merchant 20, Ubiquity s'apprête à rééditer l'unique album de l'Afro-Soultet, "Afrodesia". Ce disque est d'ailleurs tellement obscure qu'on ne sait pas en quelle année il a été enregistré, probablement entre la fin des 60's et le début de la décennie suivante. Ce qui est sûr, par-contre, c'est que les 12 plages proposent un cocktail envoûtant d'exotica, de hard-bop, de latin & afro-jazz et de surf music. Certains titres rivalisent même sans problème avec les plus redoutables grooves de Music Library.


Afro-Soultet - "Aphro Bugaloo" by Ubiquity Records


Besides the incredible Groove Merchant 20 compilation, Ubiquity is about to release the only album of the Afro-Soultet. Afrodesia is so unknown that nobody's sure about the year it has been recorded, probably between the end of the 60's and the beginning of the next decade. What we know for sure is that the 12 tracks are captivating and sail between exotica, hard-bop, latin & afro-jazz and surf music. Some of the tunes are even competing with the most redoubtable Music Library grooves.

jeudi 6 janvier 2011

SAM RIVERS - CONTOURS

Heavenly sweetness goes further in the exploration of the Blue Note and Pacific jazz catalog. As usual rare or forgotten classics have been chosen for this second wave of reissue.
High quality reissue : Analog sound directly from the original master tapes, 180g vinyl, heavy cardboard sleeve and original artwork.

Heavenly Sweetness continue son exploration des albums injustement méconnus ou oubliés du catalogue Blue Note (et Pacific Jazz). Des disques qui ont passé l’épreuve du temps et qui méritaient d’être à nouveau édités 30 ou 40 ans après leur sortie initiale. 6 nouveaux albums viennent s’ajouter à la première série. Une fois de plus la plus grande attention a été donnée à la qualité de ces rééditions. Que ce soit au niveau du son, où nous sommes partis des masters originaux pour coller au plus près du son analogique des pressages initiaux, ou de l’image avec des scans haute definition et retouchés des magnifiques pochettes originales.
Ces vinyles sont disponibles en pressage 180g, avec visuels originaux imprimés sur des pochettes en carton épais, et un son analogique pour coller au plus près de l’original.



The album "contours" of the saxophonist Sam Rivers has been recorded for Blue Note in 1965 following the album "Fuschia swing Song". The musicians joining Sam Rivers (tenor & alto sax and flute) are Herbie Hancock (piano), Ron Carter (bass), Freddie Hubbard (trumpet) and Joe Chanmbers (drums). Four vigourous and strong tracks composed by Sam Rivers : "Point of many returns" with a hard pop structure, "Dance of the Tripedal" and "Euterpe" illustrate the sharp and incisive Sam's style. "Mellifluous Cacophony" is mixing marvellous harmonies with beautiful dissonances. The presence of Sam Rivers' very personal style is key in the structure as well as in the execution of this record session and reminds us the crucial role that Sam Rivers has played in the mid sixties as one of the leaders of the avant guarde. A staggering record just in between avant guarde and tradition in which Herbie Hancock, Freddie Hubbard and Ron Carter are playing music we don't hear on their other records from the same period.

mercredi 5 janvier 2011

GROOVE MERCHANT 20



En préambule de futurs posts consacrés à des portraits de disquaire, il n'y avait pas de meilleure introduction que cette compilation des 20 ans d'un des magasins de reference mondiale pour la "musique black" : GROOVE MERCHANT. Une petite boutique de San Francisco, qui est devenue le rendez vous de tous les Djs et diggers à travers le monde, avec un seul mot d'ordre "curiosité", afin de découvrir de nouvelle musiques.
La selection est irreprochable, on passe de la soul au funk, du disco au cosmic jazz et un bien sur un peu de folk "flower power" propre à la Bay area en écoute ci dessous. Le texte du fondateur de la boutique Chris Veltri est à lire, en voici un petit extrait :


this compilation is a good introduction to futur post on this blog dedicated to Records shop owner portrait. Groove Merchand is a legendary record store, located in San Francisco and became a legend for all Dj and diggers worldwide.
A very good and diverse selection of tracks, mixing funk, disco, soul and cosmic jazz and off course this "flower power folk" of the Bay Area (listen below). The liner notes by Chris Veltri, the founder of the shop are great, a short cut :





"A good record shop is a unique public sanctuary and for many, a regular weekly ritual. I've said before that happiness can be found on any given day in the form of that friendly piece of flat black plastic. A good record shop can be a lot of different things to a lot of different people. It's a connection to a scene."